lunes, 21 de abril de 2014

Homenaje a Gabriel García Márquez


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Le prix Nobel colombien de Littérature Gabriel Garcia Marquez, considéré comme un des plus grands écrivains du XXe siécle.

A FAREWELL LETTER OF GARCIA MARQUEZ
 
The Puppet
If for a moment God would forget that I am a rag doll and give me a scrap of life, possibly I would not say everything that I think, but I would definitely think everything that I say.
I would value things not for how much they are worth but rather for what they mean.
I would sleep little, dream more. I know that for each minute that we close our eyes we lose sixty seconds of light.
I would walk when the others loiter; I would awaken when the others sleep.
I would listen when the others speak, and how I would enjoy a good chocolate ice cream.
If God would bestow on me a scrap of life, I would dress simply, I would throw myself flat under the sun, exposing not only my body but also my soul.
My God, if I had a heart, I would write my hatred on ice and wait for the sun to come out. With a dream of Van Gogh I would paint on the stars a poem by Benedetti, and a song by Serrat would be my serenade to the moon.
With my tears I would water the roses, to feel the pain of their thorns and the incarnated kiss of their petals...My God, if I only had a scrap of life...
I wouldn't let a single day go by without saying to people I love, that I love them.
I would convince each woman or man that they are my favourites and I would live in love with love.
I would prove to the men how mistaken they are in thinking that they no longer fall in love when they grow old--not knowing that they grow old when they stop falling in love. To a child I would give wings, but I would let him learn how to fly by himself. To the old I would teach that death comes not with old age but with forgetting. I have learned so much from you men....
I have learned that everybody wants to live at the top of the mountain without realizing that true happiness lies in the way we climb the slope.
I have learned that when a newborn first squeezes his father's finger in his tiny fist, he has caught him forever.
I have learned that a man only has the right to look down on another man when it is to help him to stand up. I have learned so many things from you, but in the end most of it will be no use because when they put me inside that suitcase, unfortunately I will be dying.

translated by Matthew Taylor and Rosa Arelis Taylor


LA LETTRE D'ADIEU DE GARCIA MARQUEZ


«Si pour un instant Dieu oubliait que je suis une marionnette de chiffon et m’offrait un bout de vie, je profiterais de ce temps le plus que je pourrais. Il est fort probable que je ne dirais pas tout ce que je pense, mais je penserais en définitive tout ce que je dis. J’accorderais de la valeur aux choses, non pour ce qu’elles valent, mais pour ce qu’elles signifient.
Je dormirais peu, je rêverais plus, j’entends que pour chaque minute dont nous fermons les yeux, nous perdons soixante secondes de lumière.
Je marcherais quand les autres se détendent, je me réveillerais quand les autres dorment. J’écouterais lorsque les autres parlent et… combien je savourerais une bonne glace au chocolat.
Si Dieu me faisait présent d’un bout de vie, je me vêtirais simplement, m’étalerais à plat ventre au soleil, en laissant non seulement mon corps à découvert, mais aussi mon âme.
Bon Dieu, si j’avais un cœur, j’écrirais ma haine sur la glace et attendrais que le soleil se lève. Dans un rêve de Van Gogh, je peindrais sur les étoiles un poème de Benedetti et une chanson de Serrat serait la sérénade que je dédierais à la lune. J’arroserais de mes larmes les roses, afin de sentir la douleur de leurs épines et le baiser de leurs pétales.
Bon Dieu, si j’avais un bout de vie… Je ne laisserais pas un seul jour se terminer sans dire aux gens que je les aime, que je les aime. Je persuaderais toute femme ou homme qu’ils sont mes préférés et vivrais amoureux de l’amour. Aux hommes, je prouverais combien ils sont dans l’erreur de penser qu’ils ne tombent plus amoureux en vieillissant, sans savoir qu’ils vieillissent en ne tombant plus amoureux. Aux anciens, j’apprendrais que la mort ne vient pas avec la vieillesse, mais avec l’oubli.
J’ai appris tellement de choses de vous autres, les humains… J’ai appris que tout le monde voulait vivre dans le sommet de la montagne, sans savoir que le vrai bonheur est dans la façon d’escalader. J’ai appris que lorsqu’un nouveau-né serre avec son petit poing, pour la première fois le doigt de son père, il l’a attrapé pour toujours.
J’ai appris qu’un homme a le droit de regarder un autre d’en haut seulement lorsqu’il va l’aider à se mettre debout. Dis toujours ce que tu ressens et fais ce que tu penses.
Si je savais qu’aujourd’hui c’est la dernière fois où je te vois dormir, je t’embrasserais si fort et prierais le Seigneur pour pouvoir être le gardien de ton âme. Si je savais que ce sont les derniers moments où je te vois, je dirais « je t’aime » et je ne présumerais pas, bêtement, que tu le sais déjà.
Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne une deuxième chance pour bien faire les choses, mais si jamais je me trompe et aujourd’hui c’est tout ce qui nous reste, je voudrais te dire combien je t’aime, et que je ne t’oublierai jamais. Le demain n’est garanti pour personne, vieux ou jeune.
Aujourd’hui est peut être la dernière fois que tu vois ceux que tu aimes. Alors n’attends plus, fais-le aujourd’hui, car si demain n’arrive guère, sûrement tu regretteras le jour où tu n’as pas pris le temps d’un sourire, une étreinte, un baiser et que tu étais très occupé pour leur accorder un dernier vœu.
Maintiens ceux que tu aimes près de toi, dis leur à l’oreille combien tu as besoin d’eux, aimes-les et traite les bien, prends le temps de leur dire « je suis désolé », « pardonnez-moi », « s’il vous plait », « merci » et tous les mots d’amour que tu connais.
Personne ne se souviendra de toi de par tes idées secrètes. Demande au Seigneur la force et le savoir pour les exprimer. Prouves à tes amis et êtres chers combien ils comptent et sont importants pour toi. Il y a tellement de choses que j’ai pu apprendre de vous autres…Mais en fait, elles ne serviront pas à grande chose, car lorsque l’on devra me ranger dans cette petite valise, malheureusement, je serai mort».

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